Quels sont les différents types d'assurance transport en 2025 ?

Quels sont les différents types d’assurance transport en 2025 ? 

Perdre un conteneur en mer ou subir un vol lors d’un transport routier : avez-vous déjà imaginé l’impact sur votre trésorerie ? En 2025, les tensions géopolitiques en mer Rouge et l’augmentation des primes d’assurance cargo de 6,2 % transforment la protection de vos marchandises en priorité absolue. 

Pourtant, beaucoup d’entreprises se contentent encore de la responsabilité limitée du transporteur, s’exposant ainsi à des pertes financières considérables. Dans cet article, vous découvrirez les différents types d’assurance transport disponibles actuellement, leurs garanties spécifiques et comment choisir la couverture adaptée à vos besoins.

L’assurance transport de marchandises 

L’assurance transport désigne l’ensemble des garanties qui protègent vos marchandises contre les risques de perte, vol, avarie ou détérioration durant leur acheminement. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la responsabilité du transporteur reste très encadrée et sensiblement limitée par les conventions internationales.

La différence entre assurance transport et assurance Ad Valorem

La responsabilité du transporteur vous indemnise uniquement selon des forfaits basés sur le poids de votre marchandise, indépendamment de sa valeur réelle. Par exemple, pour le transport routier sous convention CMR, l’indemnisation plafonne à 8,33 Droits de Tirage Spéciaux par kilogramme, soit environ 11 euros par kilo. Si vous expédiez des produits électroniques valant 50 000 euros et pesant 200 kilos, vous ne recevrez qu’environ 2 200 euros en cas de sinistre.

Pourquoi l’assurance Ad Valorem devient incontournable

L’assurance Ad Valorem, qui signifie « selon la valeur », couvre vos marchandises sur la base de leur valeur déclarée. Elle vous indemnise intégralement en cas de perte ou dommage, quelle que soit la responsabilité du transporteur. Cette formule s’avère indispensable pour les biens de haute valeur, les produits fragiles ou les expéditions internationales où les risques se multiplient.

Les exclusions à connaître

Même les meilleures assurances comportent des exclusions classiques : vice propre de la marchandise, emballage défectueux imputable à l’expéditeur, guerre, grèves ou faute intentionnelle. Connaître ces limites vous permet d’adapter votre stratégie de protection.

Les principales catégories d’assurance transport

Les assurances transport se classent selon trois critères principaux : le mode de transport utilisé, le type de police souscrite et le niveau de garantie choisi. Comprendre ces distinctions vous aide à construire une protection sur mesure pour votre activité.

Classification par mode de transport

Chaque mode de transport présente des risques spécifiques qui nécessitent des garanties adaptées.

Assurance transport routier

L’assurance transport routier couvre vos marchandises lors de leurs déplacements par camion, que ce soit en France, en Europe ou à l’international. Elle prend en charge les risques d’accidents de la route, de vol pendant le stationnement, de détérioration lors du chargement ou déchargement. La convention CMR (Convention relative au contrat de transport international de marchandises par route) encadre strictement la responsabilité des transporteurs routiers. Cette garantie s’applique du magasin de départ jusqu’au lieu de livraison finale.

Assurance transport maritime

La plus ancienne des assurances transport, elle protège vos marchandises lors des traversées en mer. Les risques couverts incluent le naufrage, l’échouement, l’abordage entre navires, le feu à bord, la piraterie en haute mer ou encore le jet de marchandises à la mer pour sauver le navire. Les Institute Cargo Clauses établissent les conditions standards du marché maritime international. Cette assurance s’étend également aux opérations de chargement et déchargement dans les ports, ainsi qu’aux transports terrestres préliminaires ou complémentaires.

Assurance transport aérien

Destinée aux marchandises acheminées par avion, cette assurance convient particulièrement aux biens de haute valeur, aux produits périssables ou aux envois urgents. Elle couvre les risques de crash, de perte, de vol sur le tarmac, ou de détérioration pendant les manutentions aéroportuaires. La Convention de Varsovie puis celle de Montréal encadrent la responsabilité des transporteurs aériens. La garantie cesse généralement quinze jours après l’arrivée de l’avion à l’aéroport de destination.

Classification par type de police d’assurance

Le choix de votre police dépend de la fréquence de vos expéditions et de vos besoins logistiques.

Police au voyage

Cette formule s’adresse aux expéditeurs occasionnels ou aux entreprises réalisant des envois ponctuels. Vous souscrivez une assurance pour un trajet unique et déterminé. Vous déclarez précisément la marchandise, sa valeur, le moyen de transport, les lieux de départ et de destination. Cette flexibilité convient parfaitement aux PME qui exportent quelques fois par an ou aux particuliers expédiant des objets de valeur.

Police à alimenter (ou flottante)

Idéale pour les entreprises réalisant des expéditions régulières mais variables en volume. Vous ouvrez un contrat cadre avec votre assureur, puis vous déclarez chaque expédition au fur et à mesure, généralement par email ou via une plateforme en ligne. L’assurance s’active automatiquement pour chaque déclaration. En fin de mois, l’assureur comptabilise vos envois et émet la prime correspondante. Cette formule simplifie considérablement votre gestion administrative.

Police d’abonnement (ou tiers-chargeur)

Réservée aux professionnels de la logistique qui transportent les marchandises de leurs clients. Le transporteur souscrit cette assurance pour le compte de ses donneurs d’ordre. Toutes les expéditions sont automatiquement couvertes sans déclaration préalable, selon les conditions définies au contrat. Cette solution renforce la confiance de vos clients et valorise vos prestations de transport.

Classification par niveau de garantie

Le choix entre « Tous Risques » et « FAP Sauf » détermine l’étendue de votre protection.

Garantie Tous Risques (ou Ad Valorem complète)

Cette formule offre la couverture la plus étendue du marché. Elle fonctionne selon le principe inversé : tout ce qui n’est pas expressément exclu est automatiquement couvert. Vous bénéficiez d’une protection contre les accidents, les vols, les détériorations, les pertes, les manquants, les avaries de toute nature. Seules les exclusions standards s’appliquent (vice propre, guerre, faute intentionnelle). Cette garantie convient aux marchandises de valeur élevée, aux produits fragiles, aux équipements neufs ou aux matériels sensibles.

Garantie FAP Sauf (Franc d’Avaries Particulières)

Cette couverture limitée ne prend en charge que les événements majeurs explicitement listés au contrat : naufrage du navire, chavirement, échouement, incendie, explosion, collision avec un autre véhicule, déraillement de train, chute du colis pendant les manutentions, cyclone ou tempête. Les vols, détériorations mineures, dommages d’eau ou avaries courantes restent à votre charge. Cette formule s’avère économique pour les marchandises de faible valeur ou peu sensibles aux dommages partiels.

La différence entre « Ad Valorem » et « FAP Sauf »

Le choix entre ces deux formules impacte directement le montant de votre indemnisation en cas de sinistre.

CritèreAssurance « Ad Valorem » (Tous Risques)Assurance « FAP Sauf… » (Événements Majeurs)
PrincipeTout ce qui n’est pas exclu est couvertSeuls les événements listés sont couverts
CouvertureDommages, pertes, vol, avaries, détériorationsIncendie, naufrage, abordage, déraillement, accidents graves
Idéal pourMarchandises de valeur, fragiles, neuves, produits électroniquesMarchandises de faible valeur, peu sensibles, matières premières
Charge de la preuveL’assureur doit prouver l’exclusion pour refuser l’indemnisationL’assuré doit prouver que le sinistre résulte d’un événement garanti
PrimePlus élevée (environ 0,3 % à 0,5 % de la valeur)Plus économique (environ 0,1 % à 0,2 % de la valeur)
IndemnisationBasée sur la valeur déclarée réelleBasée sur la valeur déclarée uniquement si événement couvert

Les spécificités du calcul de prime

Pour calculer votre prime Ad Valorem, appliquez simplement : Prime = Valeur déclarée × Taux de prime. La valeur déclarée peut inclure le coût d’achat, les frais de transport, les droits de douane et une marge bénéficiaire espérée. Le taux varie selon la nature des marchandises, la destination, le mode de transport et votre historique de sinistres.

Cas pratique comparatif

Imaginons l’expédition de matériel informatique valant 100 000 euros par conteneur maritime vers l’Asie. Avec une garantie Tous Risques à 0,4 %, vous payez 400 euros de prime. En cas de vol dans le port, vous êtes intégralement indemnisé. Avec une garantie FAP Sauf à 0,15 %, vous ne payez que 150 euros de prime, mais le vol ne sera pas couvert car il ne figure pas parmi les événements majeurs garantis.

Comment faire le bon choix

Évaluez la valeur unitaire de vos marchandises, leur fragilité, la complexité de votre itinéraire et votre tolérance au risque. Pour les biens dépassant 10 000 euros ou les produits fragiles, privilégiez systématiquement le Tous Risques. Pour les matières premières en vrac ou les produits robustes de faible valeur, le FAP Sauf peut suffire.

Les tendances et nouveautés de l’assurance transport pour 2025

L’année 2025 marque un tournant dans l’assurance transport avec l’émergence de nouvelles menaces et l’innovation des solutions de couverture.

La montée des cyber-risques dans la logistique

Les cyberattaques ciblant les chaînes logistiques se multiplient. En 2024, 49 % des entreprises françaises ont subi au moins une attaque significative. Le secteur du transport figure désormais parmi les cibles privilégiées des hackers. Une cyberattaque peut paralyser vos systèmes de suivi GPS, bloquer vos plateformes de gestion des commandes ou compromettre vos données client. Certains assureurs proposent désormais des extensions cyber pour couvrir les pertes d’exploitation consécutives à une attaque informatique perturbant vos opérations de transport.

L’impact des critères ESG sur vos primes

Les assureurs intègrent progressivement des bonus ou malus liés à l’empreinte carbone de vos transports. Les entreprises privilégiant le ferroviaire ou le maritime face à l’aérien, optimisant leurs itinéraires pour réduire les émissions ou utilisant des véhicules électriques peuvent bénéficier de réductions tarifaires. À l’inverse, les pratiques polluantes peuvent entraîner des surcoûts. Cette tendance s’intensifie dans les années à venir avec le durcissement des réglementations environnementales.

L’assurance paramétrique : l’indemnisation automatique

L’innovation majeure de 2025 réside dans l’assurance paramétrique basée sur l’IoT (Internet des Objets). Des capteurs placés dans vos conteneurs collectent en temps réel les données de température, d’humidité, de chocs ou de localisation GPS. Dès qu’un seuil prédéfini est dépassé (température supérieure à 8°C pour des produits frais, retard de plus de 48h), l’indemnisation se déclenche automatiquement sans expertise ni discussion. Cette technologie accélère considérablement les remboursements et réduit les litiges.

Comment choisir la bonne assurance transport ? 

Transformer l’information en action concrète : voici les étapes pour sélectionner votre couverture optimale.

Les questions essentielles à vous poser

Évaluez la valeur de vos marchandises : Transportez-vous des biens dépassant 10 000 euros par envoi ? Une assurance Ad Valorem devient alors indispensable pour éviter les sous-indemnisations.

Analysez leur fragilité : Vos produits sont-ils sensibles aux chocs, aux variations de température, à l’humidité ? Les marchandises fragiles justifient systématiquement une garantie Tous Risques.

Mesurez votre fréquence d’envois : Expédiez-vous occasionnellement ou régulièrement ? Pour moins de dix envois par an, une police au voyage suffit. Au-delà, une police à alimenter ou d’abonnement optimise vos coûts et simplifie votre gestion.

Vérifiez vos Incoterms : Les termes commerciaux CIF (Cost, Insurance and Freight) ou CIP (Carriage and Insurance Paid) obligent le vendeur à assurer la marchandise. En FOB (Free On Board) ou FCA (Free Carrier), cette responsabilité incombe à l’acheteur. Clarifiez qui doit souscrire l’assurance avant chaque transaction.

Identifiez vos destinations : Envoyez-vous vers des zones à risque (piraterie, instabilité politique) ? Les primes augmentent pour ces destinations, mais la protection devient vitale.

L’importance du conseil expert

Consultez un courtier spécialisé en assurance transport. Son expertise sectorielle vous permet de bénéficier de tarifs négociés, d’accéder à des garanties sur mesure et d’obtenir un accompagnement personnalisé lors des sinistres. Un courtier compare les offres de multiples assureurs et vous oriente vers la solution optimale selon votre profil de risque.

Les documents à préparer

Pour obtenir des devis précis, rassemblez : vos factures commerciales, vos listes de colisage, vos itinéraires habituels (départ et destination), votre historique de sinistres sur les trois dernières années, la nature exacte de vos marchandises et leur conditionnement. Plus vos informations sont complètes, plus les propositions seront adaptées.

FAQ : Vos questions sur l’assurance transport

L’assurance transport est-elle obligatoire pour mes envois ?


Non, elle n’est pas légalement imposée. Cependant, elle devient indispensable dès que la valeur de vos marchandises dépasse la limite d’indemnisation du transporteur.

Puis-je souscrire une assurance pour un seul envoi exceptionnel ?

Absolument, la police au voyage répond précisément à ce besoin. Vous assurez uniquement l’expédition concernée sans engagement à long terme.

Que se passe-t-il si je déclare une valeur inférieure à la réalité ?

Vous serez indemnisé uniquement sur la base de votre déclaration. Une sous-évaluation volontaire pour réduire la prime se retourne contre vous en cas de sinistre.

Les retards de livraison sont-ils couverts par l’assurance transport ?

Pas systématiquement. La plupart des contrats standards excluent les retards. Il faut souscrire une garantie complémentaire spécifique « déclaration spéciale d’intérêt à la livraison » pour couvrir les pertes financières liées aux retards.

Choisir la bonne assurance transport ne constitue plus une simple option administrative en 2025 : c’est une stratégie de gestion des risques indispensable. Entre les tensions géopolitiques, l’augmentation des cyber-menaces et la hausse des primes d’assurance cargo, protéger vos marchandises à leur juste valeur préserve votre trésorerie et votre réputation commerciale. 

Vous souhaitez sécuriser vos expéditions avec une protection parfaitement adaptée à votre activité ? Contactez nos experts via notre formulaire pour une analyse personnalisée de vos besoins en assurance transport. 

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